Artemisia :
La plante
miracle qui guérit complètement le paludisme ?
Pierre Van Damme,
ingénieur agronome belge installé à Tivaouane depuis une année, se bat pour la
vulgarisation de Artemisia annua (armoise), véritable plante miracle contre le
paludisme. Un combat qui s’annonce long et pénible devant le lobby de
l’industrie pharmaceutique.
Au Sénégal, une
initiative vise tout à la fois, à mieux faire connaitre l’artemisia et la
rendre accessible aux populations et autres dispensaires et hôpitaux. Entretien
avec Pierre Vandamme, qui ne connaissait l’artémisia que « comme une mauvaise
herbe dans les champs de mes parents en Belgique ».
Qu’est-ce que la plante
Artemisia ?
C’est une plante
médicinale très puissante, connue depuis des siècles par nos amis les Chinois.
Elle était utilisée pour guérir de la fièvre et des douleurs à la tête. Elle a
été vulgarisée par un médecin après la guerre du Vietnam.
Cette plante à la base
n’est pas une plante tropicale. J’ai dû l’acclimater ici. C’est une plante
rustique qui ne demande pas énormément de soin. La seule période difficile dans
sa culture est le semis en pépinière et la transplantation au champ.
Quelles sont les
propriétés de cette plante ?
Les propriétés et
bienfaits de cette plante sont énormes. Elle soigne le paludisme, la fièvre,
les maux de tête, la constipation, les règles douloureuses, l’acidité de
l’estomac, la bilharziose, l’ulcère de Buruli, tuberculose, le diabète de type
2…
La personne atteinte du
palu doit consommer 5 gr d’Artemisia annua pendant 7 jours. Après 2 jours, la
fièvre est descendue et après 5 jours le patient ne montre plus de signe de
palu.
Si elle est si efficace
contre le paludisme, pourquoi n’y t-il pas plus de communication autour d’elle
?
L’Artemisia n’est
vraiment pas une bonne découverte pour nos amis de l’industrie pharmaceutique.
Recommandée en 2001 par l’OMS, retirée en 2004… Si nous avions le soutien de
l’OMS, cette plante serait déjà dans toutes les pharmacies !
Hélas, ces lobbys
dirigent le monde et la politique ! Impossible d’avoir une conférence avec
l’OMS depuis janvier.
Existe t-il des
contre-indications quant à cette plante ?
Aucune contre-indication
: c’est une plante ! Quand vous mangez de l’artichaut pour soigner votre foie,
il y a pas de contre indication.
Pouvez-vous nous parler
du Relais ?
Le Relais est une
association socio-économique, ils vendent de la friperie dont le but premier
est de générer de l’emploi. C’est une association française, ils ont ouvert
différentes friperies en Afrique : Burkina, Madagascar, Sénégal, Mauritanie.
Chaque friperie en Afrique - grâce à leur bénéfice - doit générer un projet.
Ici au Sénégal, la friperie Le Relais Sénégal a donc permis de faire naitre le
projet maraicher et fruitier au niveau de Tivaouane.
Quel est le rôle de la
Maison de l’Artemisia ?
Le rôle de la Maison de
l’Artemisia est de promouvoir la culture et les bienfaits de l’artemisia
partout en Afrique. Le but est que dans chaque pays touché par le palu, il y
ait une maison qui cultive et vulgarise l’artemisia. Cette « maison regroupe »
toutes sortent de personnes à métiers différents afin d’unir nos forces.
Les recherches scientifiques
font partie de nos compétences. Nous avons déjà beaucoup d’articles
scientifiques qui prouvent son efficacité.
Vous êtes vous rapproché
des instances gouvernementales sénégalaises ?
Non pas encore mais je
compte réaliser une avant-première du film Malaria business et de ce fait,
inviter les politiques, le ministère de la Santé, des professeurs de médecine…
Tout doucement, nous
sommes à la recherche d’ONG et autres qui sont dans les villages fortement
touchés par le palu et qui pourraient leur financer l’artemisia que nous
faisons.
Comment vous même
avez-vous connu cette plante ?
Je ne connaissais que
cette plante comme une mauvaise herbe dans les champs de mes parents en
Belgique. Et puis j’ai réalisé mon mémoire d’ingénieur agronome de janvier à
juin 2016 au Sénégal et c’est comme ça que j’ai découvert ses bienfaits. La
plantation a démarré en 2014 grâce à des essais agronomiques réalisés par
l’unité tropicale de l’université de Gembloux Agrobiotech en Belgique, dirigée
par le professeur Guy Mergeai.
Je vis maintenant au
Sénégal toute l’année, à Tivaouane. Nous sommes une équipe de 17 personnes qui
gérons une plantation.
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