Cité comme faux diplômé
Lucien Kokou,ministre de l'enseignement secondaire
Adolphe Agnikpé conteste et appelle Talon au secours
(Il déclare n’avoir jamais été auditionné et enverra bientôt l'autorité devant la justice)
Le Professeur certifié de Physique Chimie et technologie, Adolphe Dossou Agnikpé est déconcerté. C’est un homme visiblement très choqué que « Matin Libre » a rencontré hier jeudi 27 juillet 2017 dans un quartier de Cotonou. L’ancien étudiant de la Faculté des sciences et techniques (Fast) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) en a presque perdu son latin depuis la publication des noms de présumés faussaires par le Conseil des ministres à la suite des travaux de la Commission nationale de vérification de l’authenticité des diplômes (Cnvad). « Je demande au président Talon d’agir pour que mon honneur soit lavé », a-t-il déclaré. Adolphe Dossou Agnikpé est choqué, mais il est prêt à se battre pour démontrer son innocence. Lire l’interview exclusive qu’il a accordée à votre journal.
Matin Libre : M. Agnikpé, depuis quand exercez-vous le métier d’enseignant?
Adolphe D. Agnikpé :Je travaille depuis 2001. J’ai commencé au Ceg Sègbèya. Et j’ai été reversé comme agent contractuel de l’Etat en 2008. Je détiens le diplôme de Maitrise en sciences physiques, option Chimie que j’ai obtenu en 2005 à la Fast de l’Univesité d’Abomey-Calavi. Après la Maitrise, je suis allé m’inscrire à l’Ecole normale supérieure de Porto-Novo qui m’a permis d’obtenir en 2008 le Capes. C’est avec ce diplôme qu’on m’a reversé en tant que Professeur certifié de grade A1 4. Actuellement je suis en service au Ceg Suru-Léré (Cotonou).
Le mercredi dernier, le Conseil des ministres a publié une liste de présumés détenteurs de faux diplômes. Votre nom est sur cette fameuse liste. M. Agnikpé, quelle a été votre première réaction dès que vous avez appris cette mauvaise nouvelle?
J’étais surpris. Je ne savais quoi dire quand j’ai appris que je faisais partie des personnes qui ont de faux diplômes. (Long silence…)
Depuis le mercredi soir, quelle est l’ambiance qui règne à la maison ?
Ça ne va pas. (Silence…). C’est incompréhensible. Je n’ai jamais fait de faux diplômes.
Dans le relevé du Conseil des ministres du mercredi dernier, on lit que ceux qui sont considérés comme des présumés faussaires avaient été auditionnés.
M. Agnikpé, la Commission nationale de vérification de l’authenticité des diplômes vous a-t-elle écouté?
Personne ne m’a auditionné. La Commission ne m’a pas appelé. Personne ne m’a écouté. Je n’ai jamais entendu parler de cette Commission-là.
S’il vous était demandé de qualifier cette décision du gouvernement, que feriez-vous?
Je trouve la décision du gouvernement anormale.
Que comptez-vous faire à présent pour laver votre honneur?
J’ai déjà adressé une lettre à la ministre de la Fonction publique. D’ici demain j’enverrai une correspondance à mon ministre de tutelle. Je compte également enclencher une procédure judiciaire pour faire laver mon honneur. Ce n’est pas normal. J’ai souffert pour avoir mes diplômes. Je ne connais aucun circuit pour faire de faux diplômes. Je demande à la ministre de la Fonction publique et son collègue en charge de l’Enseignement secondaire de corriger le tir. Il faut nécessairement que la Commission écoute les présumés faussaires sanctionnés. Je suis sûr que plusieurs d’entre eux n’ont pas été écoutés. C’est mon cas. Je ne suis pas détenteur de faux diplôme. J’ai eu tous mes diplômes ici au Bénin, mon pays. Et non à l’extérieur. Ils peuvent aller à la Fast mener leur enquête. Qui ne me connaît pas à la Fast ? J’ai eu comme professeurs entre autres Messieurs Adéossi, Accromessy, Djossè et Mensah. Et plusieurs personnes de ma promotion peuvent porter des témoignages. En tout cas, je demande au président Patrice Talon d’agir pour que mon honneur soit lavé. En tant que père de famille, je demande également à la Commission d’écouter réellement tous les présumés faussaires cités. Je ne détiens pas de faux diplôme.
Propos recueillis par Mike MAHOUN·
Source: Matin Libre
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