Recrutement des
vacataires par le ministère de l’enseignement secondaire.
Talon est tout ouïe |
Voici ce que Lucien Kokou n’a pas dit à Talon.
Par arrêté ministériel,
Lucien Kokou veut recruter les vacataires pour soulager les finances publiques.
Nous avons tout simplement l’impression que le ministre de l’enseignement
secondaire a oublié le cataclysme intervenu dans le monde l’enseignement par rapport
aux vacataires en 2006-2007.
En effet, c’est
cette année qui a connu un soulèvement des vacataires utilisés par les
établissements publics sur contrat. Il s’agissait d’un contrat signé avec les
vacataires chaque début d’année qui amenait certains à avoir le quota horaire complet
de 18 ou 20 heures par semaine comme un Agent permanent de l’Etat. Et comme la
loi du travail l’indique, tout homme employé sur deux contrats de suite peut
réclamer un reclassement, soit une régularisation de sa situation d’employé au
niveau du CNSS par exemple et d’autres avantages.
C’est d’ailleurs
exactement ce que les syndicalistes d’alors et surtout le regroupement des
vacataires ont saisi pour piéger le gouvernement de Boni Yayi 1 en lui
demandant de recruter de fait ces vacataires que nous étions. Conséquence, Boni
Yayi était contraint et obligé de reverser tous les vacataires dans la fonction
publique, puisque l’OIT même était intervenue. En ce temps, certains comme nous,
avions refusé le reversement et étions sortis de l’enseignement. Voilà pourquoi
Boni Yayi avait recruté ou reversé les vacataires. Ce fut chaud, mais ils ont
fini par avoir gain de cause.
Mais dix ans plus
tard, dix ans plus tard disais-je, l’Etat béninois arguant d’une réduction
obligatoire du coût de la vacation au Bénin et tel un amnésique veut, par le truchement
du ministre Lucien Koukou, refaire la même erreur pour les mêmes conséquences. Je
rappelle en passant que depuis ce temps, les vacataires ne signent plus de contrat
avec les établissements, puisque ce sont les contrats qui ont amené le
reversement avec plus de la moitié des enseignants pas du tout formée ou mal
formée.
Ils ont menti à Talon
Certes, il urge qu’on
réduise le poids financier que constitue l’utilisation des vacataires, mais ce
n’est avec une solution si hasardeuse qu’il faut y parvenir. Tenez, en
demandant aux responsables d’établissement de rassembler les dossiers des
vacataires à recruter et de les convoyer dans les Directions départementales de
l’enseignement secondaires, bordereau de transmission à l’appui, cela implique
qu’après étude des dossiers, la liste des vacataires recrutés sera transmise à
chaque établissement accompagnée ou appuyée d’une Note de service tout au
moins. Cette Note de service peut servir de précieux document compromettant
pour l’Etat devant la justice demain. Déjà, l’arrêté du ministre l’est à maints
égards. Toutes dispositions qui impliquent que c’est l’Etat qui recrute les
vacataires et les balancent aux Directeurs ou Censeurs. Les utiliser dans les
conditions que nous connaissons avec un acte si officiel les amènera à réclamer
comme en 2006-2007 ce que nous savons tous et que le ministre Kokou et son
cabinet n’ont certainement pas expliqué au président Patrice Talon.
Ce qui en 2006-2007
avait lié les mains à Boni Yayi, le contraignant au reversement des vacataires
dans la Fonction publique, peut par jurisprudence attacher les pieds et mains
de Patrice Talon en 2017-2018. Avant, ce sont les établissements qui signaient
de contrat avec les vacataires, et l’Etat finance. Mais cette fois-ci, c’est
par arrêté ministériel qu’ils seront recrutés avec une Note de service qui
accompagnera les listes en direction des censorats pour l’emploi du temps. Et cela,
ils ne l’ont pas expliqué à Patrice Talon.
Les syndicalistes
aux aguets, ricanent et se lapent les lèvres d’avoir de la matière dans un
futur proche avec l’Organisation internationale du travail qui se présentera
pour rendre justice aux vacataires comme en 2007.
J’ai dit pour moi.
Victor
Nongni
97877589/95596959
vnongni@yahoo.fr
Comme le dit un
proverbe Watchi, « lorsque l’épervier emporte ton poussin, il ne faut pas
lui lancer des œufs ».
En voulant réduire le coût de la vacation au Bénin,
on entre dans un engrenage avec arrêté ministériel à l’appui.
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