Jeux
Olympiques 2016
L’hégémonie
de Noèlie Yarigo primée malgré les mesquineries
Elle rentre définitivement non seulement dans
l’histoire de l’athlétisme béninois, mais aussi du sport de sa nation. Noèlie
Yarigo (photo) a terminé demi-finaliste du 800m des Jeux Olympiques de Rio de
Janeiro en 1.59.78. Une performance jamais réalisée par un athlète béninois de
quelques disciplines sportives depuis 1978 (l’année de sa première
participation aux Jeux Olympiques).
Richard
Mensah AGBENOMBA
Après une légendaire course lors des séries à la
clé, un nouveau record du Bénin en 800m (1.59.21) et une historique
qualification en demi-finale de cette compétition planétaire, la guéparde
béninoise entame sa demi-finale avec une
lucidité exemplaire. Ne pouvant pas maintenir le même rythme que les reines de
cette discipline au monde, l’amazone béninoise craque à 30 mètres de la ligne
d’arrivée terminant 5è en 1.59.78, synonyme d’élimination. Au regard de ses conditions de préparation
moins reluisants, personne ne s’y attendait à cette bravoure réalisée par la
native de Materi. Au départ dédaignée
par sa fédération, l’athlète de Running 41 fit une crise de paludisme la
rendant anéantie à quatre semaines des Jeux Olympiques. Sans compter du seul soutien de son admirable
entraineur Claude Guillaume, le Bénin n’aurait pour l’instant jamais franchi
l’étape des demi-finales des Jeux Olympiques.
*Et
pourtant son parcours fut caillouteux...*
Etre au haut niveau n’est jamais facile pour un
athlète. Mais le cas de Noèlie Yarigo semble saumâtre. Orpheline d’un bon encadreur, Noèlie Yarigo
était malencontreusement bien partir pour occire son talent inné dans une
République économe en sportif de haut rang. De près, en tourisme au Bénin lors
des championnats d’Afrique d’Athlétisme de Porto-Novo, le Français Claude
Guillaume la décela et promet d’en faire une championne.
« Au championnat d’Afrique d’Athlétisme de Porto
Novo, je n’avais personne. Je travaillais seule et mon chrono était de 2.06.
C’est quand j’ai rencontré Claude que les problèmes ont commencé. D’autres
disent que je ne devrais pas intégrer
son centre. Or, mon service m’avait donné le champ libre. C’est de là que j’ai
accepté intégrer le Centre de Claude.
Mais, quand Claude a commencé le travail avec moi, j’ai beaucoup
progressé. Je suis passée de 2.06 à 2.00.51. Ce n’est pas facile en athlétisme
», a-t-elle déclaré le mercredi 13 Avril 2016 à l’occasion d’une sortie
médiatique conjointe avec son entraineur.
Un véritable désastre pour une athlète qui voyait
ses rêves à l’eau à cause de la antipathie voire répugnance des dirigeants
béninois. Le dimanche 23 Aout 2015, à
Pékin aux mondiaux d’athlétisme, l’amazone béninoise n’en pouvait plus ! Son courroux explosa de lui-même après une
course complètement manquée. Tristesse, désolation, déception, déboires voir
désillusion se ressentait sur le visage
de la meilleure athlète béninoise de tous les temps. Yarigo connaissait à cet
instant là, l’une des expériences les plus douloureuses de sa carrière. Fond en
larme aux micros de nos confrères de la Radio France Internationale, elle
exprimait ses déboires : « C’est vraiment dommage parce que j’étais venu pour
représenter dignement le Bénin (…) Ce qui me fait plus mal, c’est que j’ai
habité dans un camping-car en Europe le temps de ma préparation. Je me suis
entraînée dans des conditions vraiment difficiles ».
Une
déclaration qui sera sans doute périlleuse pour l’athlète du CEC qui s’est vu injustement
écarter par sa fédération lors des jeux africains de Brazaville. Après les Jeux
Africains, il fallait continuer le combat contre l’athlète. Le moyen choisit
par ses détracteurs, fut la cassation de ses minima réalisés le samedi 13 juin
2015 au meeting de Diamond League New York 2015 Adidas grand Prix Schedule
women’s aux USA. « Noèlie a eu 2’00’’51
au 800m des Diamond League de New York.
Ce qui l’a valu automatiquement les minima. Car, la compétition étant
inscrite dans la liste des meetings qui peuvent fournir les minima aux
athlètes. Nul doute, c’est déjà inscrit à IAAF. Mais pour se rendre aux J.O, on
a forcément besoin des avales du CNOSB. Car, c’est l’instance reconnue par le
CIO. C’est pour ca, nous voulons discuter avec le CNOSB pour se fixer», a
finalement expliqué Claude Guillaume le mercredi 13 Avril 2016 au cours de leur
sortie médiatique pour rétablir la vérité à propos du doute des uns par rapport aux minima de Noèlie Yarigo.
Heureusement,
après cette sortie, le très
altruiste Julien Minavoa, président du
comité national Olympique et sportif béninois, saisie le dossier pour un dénouement rapide de la mésentente
des deux parties. Aujourd’hui, sur les six
athlètes présentés aux Jeux Olympiques de Rio,
Seule Noèlie Yarigo rentrera la tête bien haute pour avoir bien vendu la
patrie béninoise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire