lundi 3 juillet 2017

Benoît Illassa réagit et menace.

Suite à la publication d'une série d'articles.

Votre Billétiste connaîtra le même sort que Mensah, Gbaguidi et Houngbo. 


Vendredi 30 juin 2017. Il est 23 heures 12' à Cotonou. Mon vieux téléphone portable griffé China Top Brand crépite. L'écran affiche "inconnu". A peine ai-je décroché, qu'une voix lourde de timbre m'intercepta. Je vous assure que mon ami Marcel Kpogodo aurait qualifié cette voix de cassée-casseuse. Et nous voici partis pour 45 bonnes minutes d'échanges à rompre le tympan. " Bonsoir monsieur Nongni. C'est bien vous monsieur Nongni Victor ?" J’acquiesçai sans détour. Et la voix inconnue de l'inconnu poursuit en ces termes. "Je suis l'Ambassadeur Benoît Illassa". (...)

A partir de cet instant, j'ai compris ce qui m'attend. L’autodafé. A priori. Deux idées me traversent rapidement l'esprit. Soit, c'est un droit de réponse, soit, c'est pour me passer à la braise et me traiter de tous les noms d'oiseau. 
"Je vous ai suivi toute cette semaine dans vos écrits sur moi. Vous aurez pu me joindre et je vous donnerai ma version des faits. Vous écrivez contre un ambassadeur". Il poursuit en présentant un tableau lugubre des journalistes béninois ayant connu diverses mésaventures. "Pourquoi vous prenez tout ce risque. Vous rappelez-vous lorsque Francois Mensah a été frappé, quand Sulpice Oscar Gbaguidi a été molesté? Enfin de l'autre journaliste de Porto-Novo (il oublie le nom) dont la maison a été brûlée ?" (Je me dis qu'il parle certainement de feu Houngbo. Mais la maison n'a pas été brûlée. Plutôt toute sa famille avec la bonne retrouvée morte et lui-même décédé plus tard au CNHU). "Sache que tu as une famille, des enfants et pire que les services de renseignements en sont déjà informés".

Finalement, je me dis que bientôt, je serai molesté, mes enfants emportés sans oublier les grosses fesses de ma chérie Lucie et les Services de renseignement vont régler mon compte et enfin ma maison brûlée. Formidable et épouvantable à la fois.


Il poursuit. "Vous écrivez contre un Ambassadeur, par conséquent vous allez présenter des excuses à la nation". A cet instant, je l'interrompis en disant monsieur l'Ambassadeur, je présente alors des excuses à la République. Et il poursuit. "Mais monsieur Nongni, quelles sont vos motivations ? Pourquoi vous avez choisi de prendre autant de risques ? Car, je sais que ceux qui vous ont demandé de faire tout ceci n'ont pas d'argent à vous donner. Je pouvais te répondre dès la publication du premier article. Mais ce serait comme si je voulais vous intimider. Voilà pourquoi je vous ai laissé aller au bout. Si j'intervenais au début, on me parlera de pression, d'entorse à la liberté d'expression, assez chère au Bénin et aux Béninois. Il est vrai qu'étant blogueur, j'avais eu de problème  avec Yayi jusqu'à aller au tribunal. Mais, je ne vais pas vous assigner. Je me suis renseigné et on m'a dit que tu avais fait Le Matinal. Eh ben alors tu devrais maîtriser les contours de la déontologie dans les médias au Bénin. Toutefois, je continue de me demander les motivations de cette série d'articles. Je tiens à préciser que ce n'est pas 4 secrétaires, mais plutôt deux qui sont déjà parties parce que leur contrat est à terme. Vous devez corriger ce que vous avez créé. Je vous enverrez la lettre de licenciement du chauffeur que vous allez publier". 

A partir de cet instant, j'ai compris qu'il s'agit d'un droit de réponse et que j'ai le devoir de publier intégralement notre conversation. Malheureusement ce n'est pas un droit de réponse écrit, mais oral. Voilà ce qui justifie cette forme de publication. 

En réalité, je comprends les propos de L'Ambassadeur qui a juste voulu me montrer les risques du métier de journaliste. Nous remercions son autorité d'avoir choisi la voie du dialogue à celle de la justice. Mais au moment où nous mettons sous presse, la situation est toujours incandescente et sulfureuse à Paris. Il s'agit en réalité d'un panier à crabes que l'Ambassadeur est appelé à gérer. Nous lui souhaitons Bonne chance. 

Victor Nongni
L'Aigle Solitaire

(A suivre, la lettre de l'Ambassadeur adressée à un de ses chauffeurs qui est déjà sur les réseaux sociaux)


Monsieur Love DJIBOM,

Je prends acte de votre démission pour compter de ce jour, 24 juin 2017. En effet, vous aviez été recruté par mes soins en qualité de chauffeur par un contrat à durée déterminée (CDD) de deux mois du 27 avril 2017.

Vos comportements irrévérencieux dans l'exercice de vos fonctions m'ont déjà amené à vous infliger une sanction disciplinaire.

Le jeudi dernier, je vous ai convoqué à un entretien pour envisager la fin de votre contrat de travail et faire le bilan de notre collaboration. Vous aviez eu l'occasion de vous expliquer et vous aviez souhaité que je vous renouvelle ma confiance.

Malgré vos insuffisances notoires et vos comportements imprévisibles et irrévérencieux, j'ai décidé de vous renouveler ma confiance tout en vous mettant en garde.

Hier, vendredi 24 juin 2017, le Sherpa du Président de la République du Bénin, Monsieur le Professeur HOUNTONDJI, en visite privée à Paris, a souhaité me rencontrer le lundi 26 juin 2017 à 13H30 pour échanger sur des sujets d'intérêt national. En conséquence, je vous ai réquisitionné pour aller le chercher chez lui en votre qualité de mon chauffeur dédié.

A travers une attitude vexatoire, vous avez refusé d'obéir à ma réquisition au motif que la journée de lundi était fériée, chômée et payée sur notre territoire national. Vous m'avez informé que vous m'aviez envoyé la décision prise par Madame la Ministre du Travail du Bénin.

Cette attitude constitue un refus d'obtempérer et une faute grave contraires aux clauses de votre contrat de travail et une prise illégale d'acte de démission avant le terme de votre contrat de travail dont le terme est fixé au 26 juin 2017.

Vous êtes donc considéré comme démissionnaire pour compter de ce jour, samedi 24 juin 2017. Votre salaire du mois de juin 2017 sera en conséquence calculé au prorata des jours travaillés.

Enfin, vous veillerez à me déposer les clés de la Délégation en votre possession dès mardi prochain, délai de rigueur.

Veuillez agréer, Monsieur Love DJIBOM, l'assurance de ma considération distinguée.

  
Benoît ILLASSA

Ambassadeur
Délégué Permanent du Bénin
près l'Organisation Internationale 
de la Francophonie à Paris (O.I.F.) 
6 rue Ruhmkorff
75017 PARIS


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